
Petit aperçu du travail de James Alonso.
Il n’est pas toujours facile d’être en freelance, mais James Alonso ne s’imagine pas travailler autrement. Basé à Barranquilla, en Colombie, ce spécialiste de l’UI/UX design qui crée des « produits digitaux pour les humains » travaille pour une clientèle internationale de plus en plus importante. Il puise également son inspiration à l’extérieur de la Colombie en allant régulièrement à la rencontre d’autres créatifs afin d’élargir son réseau relationnel et d’acquérir de nouvelles connaissances. Ses designs réfléchis et épurés d'applications, de tableaux de bord et de mises en page ont tous pour objectif d’aider les entreprises et les entrepreneurs à se développer et à innover. James Alonso nous donne ici quelques conseils pour se constituer une clientèle et explique que notre carrière professionnelle est dictée par la peur. Il compare également le design à une rencontre amoureuse.
Create : Quand avez-vous découvert que vous pourriez faire du design votre métier ?
James Alonso : Enfant, je passais mon temps à dessiner et à réaliser des projets artistiques, ce qui m’a permis de développer ma sensibilité aux couleurs et aux formes. Pendant mes études supérieures, j’ai commencé à songer à une carrière dans le design offrant des possibilités légitimes d'agir et de provoquer des changements, en Colombie comme à l’étranger. Une fois mon diplôme en poche, j’ai peu à peu affiné mes compétences et constitué mon portfolio, en apprenant par moi-même, en me formant et en étudiant le design des autres pour trouver mes propres fondamentaux.
Petit aperçu du travail de James Alonso.
Create : À quoi ressemble l’univers du design à Barranquilla ?
James Alonso : C’est un univers très dynamique, en plein essor ! Le design a le vent en poupe en Colombie. De évènements et des rencontres ont lieu chaque jour dans les métropoles, comme Bogota et Medellin, mais aussi dans les petites villes, comme Tunja et Manizales. Et à mesure que la scène internationale se développe, des entreprises plus traditionnelles dans le monde entier entament leur transformation digitale, ce qui génère de meilleurs emplois et de nouvelles opportunités.
Create : Comment décririez-vous votre travail à ceux qui ne connaissent pas le monde de design ?
James Alonso : Pour moi, le design, en particulier le volet qui consiste à résoudre la problématique d’un client, s’apparente un peu aux rencontres amoureuses. Il faut en effet une stratégie ou un plan, ça c’est la partie UX... et il faut aussi séduire, ça c’est le volet UI.
James Alonso travaille sur une grande variété de surfaces.
Create : Quelle est la clé de la réussite de votre carrière d’indépendant ?
James Alonso : Le secret, c’est de se constituer clientèle solide. Ce n’est pas évident, ça demande de l’investissement, de la régularité, de la discipline, une confiance réciproque et un travail de qualité rendu dans les délais, bien entendu.
Create : Comment trouvez-vous vos clients et vos collaborateurs ?
James Alonso : C’est la publication de mes créations sur les réseaux sociaux qui m’a permis de trouver le plus de clients. Je pense que tous les designers devraient s’y mettre, quelle que soit leur ancienneté dans ce métier. C’est un moyen vraiment efficace de se faire connaître à grande échelle. Je demande aussi des recommandations à mes clients existants.
Create : Une fois cette clientèle bien établie, comment faites-vous pour gérer ces relations ?
James Alonso : Comprendre les idées et l'état d'esprit de quelqu'un peut être compliqué, les traduire en produit ou interface l'est encore plus, mais arriver au bout d'un projet est vraiment gratifiant. J’apprécie beaucoup de voir ce que j’ai contribué à créer et réaliser, et de savoir que l’entreprise et la vie de quelqu’un en est transformée, mais c'est toujours une course... contre la montre, principalement.
Create : Comment vous-êtes vous organisé pour éviter justement que ce soit la course ?
James Alonso : Mon workflow actuel est le résultat de processus mis au point et répliqués durant de nombreuses années, même si finalement cette uniformisation a ses limites, car chaque projet doit être adapté aux spécifications de chaque client. Mais le plus important, c’est d’être toujours à l’écoute, c’est-à-dire de vraiment écouter tout ce qu’un client a à dire. J’adapte ensuite mon approche en conséquence, puis je la lui soumets, pour qu’il sache exactement à quoi s’attendre.
Create : Quels sont vos outils de prédilection ?
James Alonso : J’essaie de dépendre le moins possible d’outils particuliers afin que mes processus restent les plus simples possibles, mais en fonction de certaines étapes de projets, je dois parfois faire appel des logiciels bien précis. Par exemple, Adobe XD pour les idées de départ et les premiers designs, puis pour les prototypes plus complexes. J’utilise aussi Sketch pour les formes et autres éléments, Trello pour le suivi des tâches, ou encore Slack et les programmes de messagerie électronique pour communiquer avec les clients.
Côté matériel, j’ai un ordinateur portable Macbook Pro 15 pouces de 2018 très design (et cher) à l’ergonomie exceptionnelle. J’ai également deux moniteurs 25 pouces externes qui me permettent d’agrandir mon espace de travail digital.
Create : Votre attitude vis-à-vis du travail a-t-elle changé au fil des années ?
James Alonso : Quand on débute, on peut facilement se laisser emporter par des idées qui, au final, ne sont que des pensées passagères. Il est important de savoir pourquoi on veut faire ce métier. On peut avoir énormément d’impact quand on s’attache véritablement à résoudre les problèmes.
Quand vous avez besoin de faire un break, comment vous ressourcez-vous ?
James Alonso : Je vais me promener dans le « monde réel » ou je discute avec mes proches, en face à face.
Create : Quel serait votre conseil pour les designers qui débutent ?
James Alonso : Surmontez vos peurs. La plupart des gens n’osent pas se lancer à fond dans leur carrière, car la peur les retient. On peut vite se laisser impressionner par le nombre de personnes plus expérimentées qui ont du talent, alors qu’on débute dans le métier. Et penser qu’on ne va pas y arriver, que le marché est déjà saturé. Mais ce genre de pensées vous limite professionnellement. Il y a toujours assez de place pour l’innovation et la seule façon d’y arriver est d’essayer, et parfois d’échouer. Il existe tellement de ressources disponibles, que ce soit les réseaux sociaux, les rencontres professionnelles, les stages, etc. Il y en a pour tous les goûts. Il faut juste se lancer.