Élargir la portée
À présent qu’il a acquis de l’ancienneté dans le domaine de la typographie, James est beaucoup plus à l’aise avec l’idée de revenir à ces autres genres plus populaires.
« Mes clients et les personnes qui s’intéressaient à mon travail me disaient qu’ils voulaient utiliser les polices de caractères OH no dans plusieurs projets. Cela semblait être une idée révolutionnaire ! » sourit-il.
Après la naissance de sa fille, il a cherché à gagner une certaine stabilité dans son activité. « C’est facile de lancer une fonderie qui ne vend que des polices ésotériques, mais ce n’est pas toujours viable », confie-t-il.
Après s’être d’abord montré assez critique à l’égard des typographes qui continuaient à enrichir des genres déjà surencombrés, James est aujourd’hui plus tolérant envers les fonderies qui le font et va même jusqu’à se livrer lui aussi à cette activité.
« Vous savez, c’est très mécanique. C’est amusant d’imaginer ce que je pourrais apporter à un genre particulier, explique-t-il. Tout au long de l’histoire de la typographie, de nombreux designers que j’admire se sont posé les mêmes questions. W.A. Dwiggins, qui a conçu Metro, en est l’exemple parfait. Malgré son style très expressif et sa vision unique, [la fonderie] Linotype lui a demandé : ‘Vous savez quoi ? Futura se vend bien. Pourriez-vous créer quelque chose de similaire ?’ Et W.A. Dwiggins leur a répondu : ‘Chiche !’, sourit James. C’est pourquoi j’essaie de porter un jugement moins sévère sur certaines approches de la fonderie. »