PHOTOGRAPHY • INSPIRATION

Creator Collective: Joy Yamusangie

Découvrez une artiste visuelle congolaise aux œuvres multicatégories.

Quand vous êtes-vous essayé à l’art visuel pour la première fois ? Racontez-nous votre parcours.

Enfant déjà, je voulais être artiste : je créais des bandes dessinées et des animations vidéo pour divertir ma petite sœur. Je dessinais chez moi, à l’école, partout où je me trouvais. J’ai fini par étudier l’illustration à l’université, mais après mon diplôme, je n’ai pas travaillé tout de suite comme artiste, il m’a fallu du temps.

Comment en êtes-vous venue à créer votre esthétique visuelle ? Vous avez fait beaucoup de tentatives avant de la trouver ?

Je n’ai jamais consciemment réfléchi à créer une esthétique. Je dessinais sans trop y penser. L’esthétique visuelle est quelque chose qui vient naturellement. Chaque personne a ses propres influences et expériences qui finissent par nourrir son style. 

Où puisez-vous votre inspiration ?

Elle me vient principalement de ma famille. Mes parents adorent raconter des récits et je pense que je tiens d’eux mon envie de traduire des histoires en images. J’ai récemment regardé d’anciennes photos de famille et j’ai été inspirée par ce qu’elles racontaient, les tenues de l’époque, la composition… C’est tellement riche.

Quelle est votre approche du travail collaboratif ? Par exemple, votre travail récent avec Ronan. Comment l’avez-vous décidé et comment avez-vous travaillé ensemble ? 

Les choses se sont faites très naturellement. Avec Ronan Mckenzie, nous étions amis avant d’être collaborateurs sur le film que j’ai co-réalisé. L’idée de collaborer nous est venue spontanément alors que nous discutions de notre envie de créer un film. Ce que j’aime le plus dans le fait de travailler avec quelqu’un qui ne fait pas la même chose que moi, c’est le partage de connaissance, d’expérience et de créativité.

Quel est équipement ou l’objet dont vous ne pourriez pas vous passer ?

Mon scanner, je dirais. J’ai économisé très longtemps pour acheter un scanner A3 et mon processus s’en est trouvé grandement simplifié. Je peux désormais transférer mes plus grands dessins papier sur l’écran.

Vos œuvres combinent différents supports. Comment les choisissez-vous et y en a-t-il un que vous êtes impatiente de tester ?

Lorsque je dessine, j’essaie d’imaginer quel support compléterait le mieux l’histoire racontée. En ce moment, je m’intéresse beaucoup à la gravure et à la linogravure. J’ai hâte de les tester toutes les deux.

Quels sont vos astuces ou conseils pour les aspirants à la création visuelle ?

Ne vous préoccupez pas de votre style. Continuez à dessiner, à essayer des matériaux, à apprendre de nouvelles techniques et à vous amuser. Votre style s’imposera naturellement à travers l’utilisation de ces différents supports. Vous saurez le reconnaître.

L’année dernière a été difficile pour les arts créatifs. Quels sont les points positifs à retirer de cette période de COVID ?

Ça a été très difficile pour tout le monde, d’autant que tout a changé si rapidement. Avec la pandémie, j’ai eu le temps de réfléchir à la direction artistique que je souhaitais prendre, aux choses que j’apprécie et à celles que je ne veux plus faire. J’ai apprécié d’avoir le temps de ralentir, de me reposer et de retrouver un meilleur équilibre professionnel, sans surmenage.

Quel est le projet dont vous rêvez ?

Je rêve de travailler sur une installation ou une sculpture publique, quelque chose qui permette à tous d'interagir avec mon travail de façon inédite.

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