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Originaire des tribus A:shiwi, Rarámuri et Yoeme, Tomás Karmelo Amaya est directeur artistique, réalisateur de films, écrivain, artiste visuel, futuriste autochtone et copropriétaire de Kanion, une agence de création et société de production. Ses collaborations visent à co-créer des occasions de guérison en intégrant l’intentionnalité et les préceptes autochtones dans toutes les formes d’expression. Il a grandi dans l’ouest de Phœnix, en Arizona, sur les terres ancestrales des tribus O’odham, Yavapai, Piipaash et Yaqui. Son travail a été publié et repris par le New York Times, Vogue, CNN, NowThis News, Nike, Patagonia, Hasselblad et Apple. En mai 2022, l’ambassadeur Lightroom a parlé à Adobe de sa vie et de son travail.

Originaire des tribus A:shiwi, Rarámuri et Yoeme, Tomás Karmelo Amaya est directeur artistique, réalisateur de films, écrivain, artiste visuel, futuriste autochtone et copropriétaire de Kanion, une agence de création et société de production. Ses collaborations visent à co-créer des occasions de guérison en intégrant l’intentionnalité et les préceptes autochtones dans toutes les formes d’expression. Il a grandi dans l’ouest de Phœnix, en Arizona, sur les terres ancestrales des tribus O’odham, Yavapai, Piipaash et Yaqui. Son travail a été publié et repris par le New York Times, Vogue, CNN, NowThis News, Nike, Patagonia, Hasselblad et Apple. En mai 2022, l’ambassadeur Lightroom a parlé à Adobe de sa vie et de son travail.

Piyatat avait pour habitude d’immortaliser la culture des cafés. Désormais, il braque son objectif sur les villes et les gens.

« À cette époque, je puisais mon inspiration dans de nombreuses choses qui ont trait aux arts, à l’artisanat et à la nature, explique Piyatat. Je ne suis pas très doué pour l’écriture. J’ai trouvé que la photographie était pour moi une manière d’exprimer la beauté de ce que je vois. » Depuis, il photographie aussi bien des cafés que des villes, des paysages et même des couples. Aujourd’hui, cet Ambassadeur Lightroom parcourt le monde, en prenant des photos de mariage et de fiançailles empreintes de romance. 

 

« Je discute toujours avec les couples plusieurs jours avant de les photographier, confie Piyatat. J’apprends à les connaître. Je me renseigne sur les moments forts de leur couple, les activités qu’ils ont en commun. Je pense que c’est comme ça que je réussis à susciter l’émotion à travers mes photographies. » Il photographie des scènes spectaculaires dans des champs de fleurs, dans des rues bondées de la ville et à l’ombre du Taj Mahal en Inde. Lorsqu’il voyage, Piyatat transporte toute une panoplie d’appareils photo et objectifs Sony, et il ne sort jamais sans son précieux Sony a7m4 et un objectif de 55 mm. 

Portrait de l’épouse de Tomás, Siera Begaye Amaya, et de leur fille, Haseya, à Muhaḍagĭ Do’ag (South Mountain).

Comment êtes-vous devenu photographe ?

C’est le pouvoir des histoires et leur capacité à guérir qui m’ont incité à devenir photographe. J’ai grandi entouré de conteurs dans notre famille, que ce soit à la table de la cuisine, assis à l’extérieur avec mes amis, ou sur le chantier avec mon père. J’ai d’excellents souvenirs de journées passées à la rivière Salée, à cuisiner des repas en famille, à nager et à plonger les orteils dans l’argile. Nous avons des photos en 35 mm de certains de ces souvenirs et elles sont très chères à mon cœur. 

 

En quoi votre éducation sur les terres ancestrales des O’odham a-t-elle influencé votre vie de conteur ?

J’ai beaucoup de reconnaissance pour les communautés qui m’ont élevé. Elles m’ont appris à apprécier le travail acharné, le dévouement, et le fait d’être présent pour les autres dans les moments de joie et les moments difficiles. Je suis heureux dans le désert, honoré et béni d’être un invité et un proche sur les terres ancestrales des O’odham, Yavapai, Piipaash, et leurs relations, alliés et amis. Ces relations à la communauté, à la terre et aux modes de connaissances ont eu des effets considérables sur mon rôle de conteur visuel. Je continue d’être étudiant à vie.

Portrait de l’épouse de Tomás, Siera Begaye Amaya, et de leur fille, Haseya, à Muhaḍagĭ Do’ag (South Mountain).

Comment êtes-vous devenu photographe ?

C’est le pouvoir des histoires et leur capacité à guérir qui m’ont incité à devenir photographe. J’ai grandi entouré de conteurs dans notre famille, que ce soit à la table de la cuisine, assis à l’extérieur avec mes amis, ou sur le chantier avec mon père. J’ai d’excellents souvenirs de journées passées à la rivière Salée, à cuisiner des repas en famille, à nager et à plonger les orteils dans l’argile. Nous avons des photos en 35 mm de certains de ces souvenirs et elles sont très chères à mon cœur. 

 

En quoi votre éducation sur les terres ancestrales des O’odham a-t-elle influencé votre vie de conteur ?

J’ai beaucoup de reconnaissance pour les communautés qui m’ont élevé. Elles m’ont appris à apprécier le travail acharné, le dévouement, et le fait d’être présent pour les autres dans les moments de joie et les moments difficiles. Je suis heureux dans le désert, honoré et béni d’être un invité et un proche sur les terres ancestrales des O’odham, Yavapai, Piipaash, et leurs relations, alliés et amis. Ces relations à la communauté, à la terre et aux modes de connaissances ont eu des effets considérables sur mon rôle de conteur visuel. Je continue d’être étudiant à vie.

Piyatat avait pour habitude d’immortaliser la culture des cafés. Désormais, il braque son objectif sur les villes et les gens.

« À cette époque, je puisais mon inspiration dans de nombreuses choses qui ont trait aux arts, à l’artisanat et à la nature, explique Piyatat. Je ne suis pas très doué pour l’écriture. J’ai trouvé que la photographie était pour moi une manière d’exprimer la beauté de ce que je vois. » Depuis, il photographie aussi bien des cafés que des villes, des paysages et même des couples. Aujourd’hui, cet Ambassadeur Lightroom parcourt le monde, en prenant des photos de mariage et de fiançailles empreintes de romance. 

 

« Je discute toujours avec les couples plusieurs jours avant de les photographier, confie Piyatat. J’apprends à les connaître. Je me renseigne sur les moments forts de leur couple, les activités qu’ils ont en commun. Je pense que c’est comme ça que je réussis à susciter l’émotion à travers mes photographies. » Il photographie des scènes spectaculaires dans des champs de fleurs, dans des rues bondées de la ville et à l’ombre du Taj Mahal en Inde. Lorsqu’il voyage, Piyatat transporte toute une panoplie d’appareils photo et objectifs Sony, et il ne sort jamais sans son précieux Sony a7m4 et un objectif de 55 mm. 

Photo d’action de Thosh Collins et Chelsey Luger de Well For Culture, deux des amis proches et collaborateurs fréquents du photographe.

Vous souvenez-vous de votre premier appareil photo ?

C’était il y a bien longtemps, dans les années 1990 ou 2000, il s’agissait d’un appareil photo jetable à molette. Le son aigu de la charge du flash me rappelle de vifs souvenirs. Mon premier appareil photo numérique professionnel était un Canon Mark III.

 

Votre reportage photo à Standing Rock est une véritable immersion. Comment avez-vous réussi à restituer cette histoire ?

Personnellement, je préfère les mots « créer » ou « co-créer » plutôt que « restituer » ou « faire un shooting ». Surtout dans le cadre du camp de résistance Oceti Sakowin à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, en 2016. Des mots comme « shooting », « capturer » et « sujet » peuvent déclencher des réactions enracinées dans des traumatismes profonds et causer des torts supplémentaires. Je me suis présenté au camp pour offrir mes compétences de conteur visuel, tout en sachant que j’étais un invité et un proche. Mon intention était de présenter un compte rendu plus holistique de la souveraineté et de l’autodétermination des Autochtones, en y intégrant la joie, l’amour et la solidarité autochtones du monde entier.

Photo d’action de Thosh Collins et Chelsey Luger de Well For Culture, deux des amis proches et collaborateurs fréquents du photographe.

Vous souvenez-vous de votre premier appareil photo ?

C’était il y a bien longtemps, dans les années 1990 ou 2000, il s’agissait d’un appareil photo jetable à molette. Le son aigu de la charge du flash me rappelle de vifs souvenirs. Mon premier appareil photo numérique professionnel était un Canon Mark III.

 

Votre reportage photo à Standing Rock est une véritable immersion. Comment avez-vous réussi à restituer cette histoire ?

Personnellement, je préfère les mots « créer » ou « co-créer » plutôt que « restituer » ou « faire un shooting ». Surtout dans le cadre du camp de résistance Oceti Sakowin à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, en 2016. Des mots comme « shooting », « capturer » et « sujet » peuvent déclencher des réactions enracinées dans des traumatismes profonds et causer des torts supplémentaires. Je me suis présenté au camp pour offrir mes compétences de conteur visuel, tout en sachant que j’étais un invité et un proche. Mon intention était de présenter un compte rendu plus holistique de la souveraineté et de l’autodétermination des Autochtones, en y intégrant la joie, l’amour et la solidarité autochtones du monde entier.

 

 

« En tant qu’autochtone… ce que j’apporte et ce que je laisse ont une signification et un but. »

 

 

Quels défis avez-vous dû surmonter à Standing Rock ?

Parmi les défis à relever, on peut citer les attaques stratégiques, physiques et psychologiques, menées par des forces armées qui s’intéressent à l’extraction pétrolière et minière au détriment de la souveraineté tribale et du bien-être des Autochtones. Pour surmonter les traumatismes passés et actuels, il a fallu beaucoup de prières, de discernement et de réflexion sur l’importance de protéger la Terre-Mère et les vies, les relations, les lieux et les objets que les peuples autochtones considèrent comme sacrés depuis des temps très anciens.

 

Lorsque vous documentez un événement aussi tendu que Standing Rock, comment établissez-vous une relation avec les personnes que vous rencontrez ?

Lorsqu’on entre dans l’espace d’une communauté autochtone, il est primordial d’être conscient, reconnaissant et respectueux de ses protocoles. Pour des collaborations saines, il est impératif de m’assurer de choisir une vie d’équilibre et de compassion, bien avant que je ne me présente pour co-créer des photos. Mes mentors du Native Wellness Institute, une organisation à but non lucratif basée à Gresham, dans l’Oregon, préconisent une vision de la vie respectueuse du traumatisme et de la guérison. En tant qu’autochtone, la façon dont je me présente dans ma langue, la manière dont je décris ma famille, ce que j’apporte et ce que je laisse ont une signification et un but. Il est essentiel que mes intentions soient claires dès le départ.

Naiomi Glasses, tisserande, artiste, skateuse et icône de la mode Navajo.

Quels défis avez-vous dû surmonter à Standing Rock ?

Parmi les défis à relever, on peut citer les attaques stratégiques, physiques et psychologiques, menées par des forces armées qui s’intéressent à l’extraction pétrolière et minière au détriment de la souveraineté tribale et du bien-être des Autochtones. Pour surmonter les traumatismes passés et actuels, il a fallu beaucoup de prières, de discernement et de réflexion sur l’importance de protéger la Terre-Mère et les vies, les relations, les lieux et les objets que les peuples autochtones considèrent comme sacrés depuis des temps très anciens.

 

Lorsque vous documentez un événement aussi tendu que Standing Rock, comment établissez-vous une relation avec les personnes que vous rencontrez ?

Lorsqu’on entre dans l’espace d’une communauté autochtone, il est primordial d’être conscient, reconnaissant et respectueux de ses protocoles. Pour des collaborations saines, il est impératif de m’assurer de choisir une vie d’équilibre et de compassion, bien avant que je ne me présente pour co-créer des photos. Mes mentors du Native Wellness Institute, une organisation à but non lucratif basée à Gresham, dans l’Oregon, préconisent une vision de la vie respectueuse du traumatisme et de la guérison. En tant qu’autochtone, la façon dont je me présente dans ma langue, la manière dont je décris ma famille, ce que j’apporte et ce que je laisse ont une signification et un but. Il est essentiel que mes intentions soient claires dès le départ.

Autoportrait de Tomás lors d’un voyage à New York.

Parlez-nous de votre matériel.

Pour mes portraits et mon travail éditorial, j’aime utiliser des appareils photo moyen format comme le Hasselblad X1D II ou le Fuji GFX 100S. Pour ce qui est de l’argentique, j’ai un T2 Contax 35 mm qui est super compact et agréable à utiliser.

 

Pouvez-vous nous décrire votre processus d’édition ?

Je commence généralement par sauvegarder les photos. Je les transfère ensuite dans Lightroom, où je crée une collection rapide. J’adore me faire une idée d’ensemble avant de me lancer dans le montage. À partir de là, je choisis une image qui se démarque, une image qui donne le ton aux autres images de la collection. Pour retoucher les photos, j’utilise Lightroom depuis plus de 10 ans. J’ai profité des versions qui étaient offertes à l’école. Mes outils préférés sont les curseurs du panneau TSL et les outils de masquage.

 

Quelles sont les séances photo qui vous ont le plus marqué ?

Pendant les cinq années que j’ai passées à Chicago, j’ai photographié un groupe d’ouvriers du bâtiment qui ont attiré mon attention alors qu’ils attendaient au feu rouge dans leur camion. Quand je me suis approché du véhicule, un des passagers a dit : « Tiens, prends une photo de ces hommes noirs qui travaillent dur ». Tout s’est passé si rapidement et par pur hasard. Je me sentais béni de pouvoir partager ce moment avec eux. C’était une magnifique union entre la libération des Noirs et la souveraineté des peuples autochtones, sans aucune ambiguïté. 

 

Vous avez récemment créé un paramètre prédéfini Lightroom. Que peuvent en faire les photographes ?

Mon paramètre prédéfini Lightroom est destiné à créer des scènes cinématographiques et poétiques avec des ombres profondes. En matière de teintes, le paramètre prédéfini donne aux bleus une teinte cyan et aux verts une teinte jaune plus chaude.

 

Quelle est la prochaine étape de votre parcours de photographe ?

Je me consacre à soutenir nos proches qui luttent pour leur guérison, qui peuvent être incarcérés ou placés en institution, qui demandent l’asile, qui fuient la tyrannie, qui se battent pour la liberté et qui choisissent la compassion plutôt que la haine. Je préfère être un artiste actif et en mouvement, au sens propre comme au figuré. J’ai beaucoup de choses sur le cœur que j’ai envie d’exprimer.

 

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Naiomi Glasses, tisserande, artiste, skateuse et icône de la mode Navajo. (À droite) autoportrait de Tomás lors d’un voyage à New York.

Parlez-nous de votre matériel.

Pour mes portraits et mon travail éditorial, j’aime utiliser des appareils photo moyen format comme le Hasselblad X1D II ou le Fuji GFX 100S. Pour ce qui est de l’argentique, j’ai un T2 Contax 35 mm qui est super compact et agréable à utiliser.

 

Pouvez-vous nous décrire votre processus d’édition ?

Je commence généralement par sauvegarder les photos. Je les transfère ensuite dans Lightroom, où je crée une collection rapide. J’adore me faire une idée d’ensemble avant de me lancer dans le montage. À partir de là, je choisis une image qui se démarque, une image qui donne le ton aux autres images de la collection. Pour retoucher les photos, j’utilise Lightroom depuis plus de 10 ans. J’ai profité des versions qui étaient offertes à l’école. Mes outils préférés sont les curseurs du panneau TSL et les outils de masquage.

 

Quelles sont les séances photo qui vous ont le plus marqué ?

Pendant les cinq années que j’ai passées à Chicago, j’ai photographié un groupe d’ouvriers du bâtiment qui ont attiré mon attention alors qu’ils attendaient au feu rouge dans leur camion. Quand je me suis approché du véhicule, un des passagers a dit : « Tiens, prends une photo de ces hommes noirs qui travaillent dur ». Tout s’est passé si rapidement et par pur hasard. Je me sentais béni de pouvoir partager ce moment avec eux. C’était une magnifique union entre la libération des Noirs et la souveraineté des peuples autochtones, sans aucune ambiguïté. 

 

Vous avez récemment créé un paramètre prédéfini Lightroom. Que peuvent en faire les photographes ?

Mon paramètre prédéfini Lightroom est destiné à créer des scènes cinématographiques et poétiques avec des ombres profondes. En matière de teintes, le paramètre prédéfini donne aux bleus une teinte cyan et aux verts une teinte jaune plus chaude.

 

Quelle est la prochaine étape de votre parcours de photographe ?

Je me consacre à soutenir nos proches qui luttent pour leur guérison, qui peuvent être incarcérés ou placés en institution, qui demandent l’asile, qui fuient la tyrannie, qui se battent pour la liberté et qui choisissent la compassion plutôt que la haine. Je préfère être un artiste actif et en mouvement, au sens propre comme au figuré. J’ai beaucoup de choses sur le cœur que j’ai envie d’exprimer.

 

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